Au-delà de la menace réelle que constituent les éléments de
l’ Aqmi , il y a d’ autres enjeux dans cette sous région sahélienne . On parle
de sous sols richissimes en hydrocarbures et de toute la liste du tableau de Mende
lev en ressources minérales !
Les USA et la France en particulier, cherchent à combattre les « groupes
terroristes » dans ce désert inhospitalier sans avoir à utiliser leurs troupes.
C’ est avec l’ aide des autres pays africains,
pour la plupart sans intérêts particuliers dans le nord- Mali ( Benin ,Cote d’
ivoire , Afrique du sud , Tchad ) qu’ ils cherchent à mener les combats contre
l’ Aqmi et compagnie !
Les Etats réellement intéressés par cette région, du point
de vue sécuritaire sont le Mali, l’Algérie, la Mauritanie et le Niger …Les
intérêts différent d’un pays à l’ autre , mais il y a un dénominateur commun
qui est la sécurité à leurs frontières.
Le problème de l’ Azawad est un problème malien , avant d’
être un problème de l’ Aqmi , comme l’ a si bien souligné le président
mauritanien , monsieur Mohamed Ould Abdelaziz dans sa dernière interview sur France
24 . Il faut discerner entre les groupes
en présence : si Ansaar Eddine sont proches de l’ Aqmi , voire une aile de
cette organisation , le MNLA a des revendications bien antérieures au phénomène
du terrorisme . Il s’agit en effet du peuple Touareg dont la marginalisation
par l’administration coloniale a continué depuis Modibo Keita jusqu’ à nos
jours ! Donc , on a négligé cette population Touareg , durant toute la
période de l’ indépendance , et il est tout à fait légitime aujourd’hui , qu’
ils exigent du pouvoir central de Bamako , d’ être au moins ciblés dans les
différents programmes de développement ( couverture sanitaire , écoles ,
approvisionnement en eau potable , fixation de populations par la présence d’
une administration adaptée aux réalités des nomades ) . Ainsi, avec le MNLA, l’instauration
d’un dialogue s’impose et l’approche pacifique sera plus efficace et plus
payante avec ce groupe revendicateur !
Ceux qu’on appelle au Mali, les arabes sont des tribus
maures maliennes depuis les temps immémoriaux mais ayant des fractions en Mauritanie.
Ce sont là, les vrais habitants de l’ Azawad et on y trouve les Kounta , les
Brabiches et autres , qui vivent dans des conditions plus misérables que celles
des touaregs !
Il sera difficile pour les tirailleurs béninois armés par la
France et les USA, de discerner entre un maure et un touareg, entre un Aqmi et
un MNLA, en plein désert … Comment peut-on demander à un sergent chef ivoirien baoulé,
de vous amener la tête d’un élément Aqmi ,au lieu d’ un nomade paisible ?
Les américains et français ont beau équipé et armé les
tirailleurs de la CDEAO, pour combattre l’ Aqmi dans le désert malien, mais la question se pose de savoir ,
si les forces fournies par les pays africains sont capables de supporter les
conditions du désert , avec ses chaleurs torrides et ses vents de sable ?
Pourquoi les occidentaux eux-mêmes, n’envoient-ils pas leurs propres soldats là où
ils peuvent faire d’ une pierre deux coups : neutraliser l’ Aqmi et
entrainer leurs troupes aux conditions les plus difficiles ? C’est une
belle occasion qui s’offre aux soldats américains et français et un terrain d’entrainement
idéal !
Le vent de la démocratie a atteint les foyers les plus
reculés d’Afrique : un soldat africain qui doit partir en guerre, discute
cette mission avec sa famille (mère, épouse et fils), et il ne sera pas
étonnant que les membres de sa famille, lui posent cette question : « Papa,
pourquoi aller mourir pour Tombouctou ? Ce n’est pas notre village qui est
menacé … »