mercredi 5 mars 2008

Partage du pouvoir en Mauritanie : jusqu’où ira le tiraillement ?


A la veille du deuxième tour des élections présidentielles, on a beaucoup parlé des accords séparés signés entre Sidioca, Messoud Ould Boulkhair, Zeine Ould Zeindane et Ba Mbaré, pour leurs ralliements.
Chacun a eu sa part du gâteau : le perchoir et quatre portefeuilles ministériels pour Messoud le Mandela de Mauritanie, la primature pour Zeine Ould Zeidane (Zinzin) et la présidence du sénat pour monsieur Ba Mbaré, le sorcier de Maghama.
Dans les engagements pris, jusqu’ici respectés, Sidioca a apparemment ignoré un point crucial : les promesses de campagne n’ont jamais engagé que ceux qui les écoutent ; donc Sidioca (pas si idiot que ça) n’avait pas besoin de tenir réellement parole et encore moins de partager le pouvoir à un moment de réelle transition, où le pays a plus que besoin d’un homme à poigne.
Si Sidioca consacre un moment de lecture à la constitution, il découvrira que ses compétences sont garanties par la loi fondamentale. C’est avec un pouvoir discrétionnaire qu’il nomme aux fonctions civiles ou militaires, qui il veut.
Il n’a pas besoin de marchander avec quiconque les nominations aux hautes fonctions de l’Etat. Ce sont là, les attributions constitutionnelles de tout Président de la République.
D’ailleurs, a-t-on besoin de tant d’efforts pour plaire à monsieur Messoud et au nom de quoi ?
Au fait, Sidioca le gentil a tenu parole ! Ok. Mais, neuf mois de gouvernement médiocre, c’en est trop !
Pourquoi ne s’inspire-t-il pas du vieux sage Abdoulaye Wade ? Pourtant, plus démocrate que lui tu meurs !
Au début de son premier mandat, il a donné des miettes à des alliés de campagne électorale. Mais une fois assis, Abdoulaye Wade s’est accaparé tout le pouvoir et rien de plus normal que de se conformer à la constitution.
Et si Messoud le vieillard est courtisé pour une question de représentativité, rappelons qu’il n’est pas le seul hartani intellectuel compétent.
Il y’en a d’autres plus honnêtes et plus patriotes. Ils se comptent par dizaines et on les marginalise parce que, c’est l’heure de la médiocrité.
Zeine, quant à lui, a vendu du vent à Sidioca. Les 15% ont été certes enregistrés au premier tour à son profit, mais c’était un vote sanction contre Sidioca et Ahmed Ould Daddah. Ce dernier a eu le courage de ne pas négocier avec Zeine et Messoud quand ils lui ont proposé leurs marchandises de pacotille.
Si Sidioca veut réussir ce mandat, qui s’annonce très long et parsemé d’obstacles, il doit obligatoirement (et le plus tôt serait le mieux) se débarrasser de Zinzin et de Messoud qui portent un très grand préjudice au pays. Plus les choses passent, plus cela se confirme d’ailleurs. Inutile donc de nous bander les yeux ! Citons ici Montesquieu que Sidioca aurait du lire dans l’esprit des lois : « le pouvoir est un et indivisible. Il ne se partage pas ».

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