lundi 3 mars 2008

Baptême du petit fils de Messoud : le Président de l’Assemblée Nationale donne une leçon de gabegie dans sa forme la plus insolente.


Les habitants du quartier E Nord de Tevragh-Zeina ont été réveillés ce 1er mars 2008 par un chœur de blatèrements de troupeaux de chameaux et la circulation urbaine a été bloquée de partout.
Qu’est-ce qui se passe, demandent les clients du petit boutiquier du coin, l’homme le plus renseigné sur tout ce qui se passe dans son quartier.
"Vous êtes dépassés, dit-il. C’est la fille de Messoud Ould Boulkhair qui a accouché. Aujourd’hui, c’est le baptême de son fils et les dizaines de chameaux que vous voyez sont des cadeaux amenés par les fils de grandes familles, d’émirs, de chefs de tribus, des banquiers et d’hommes d’affaires".
Pourtant ce beau monde, qui vient s’incliner devant la naissance du petit fils de Messoud, refusait il y’a moins de quatre ans de serrer la main au grand-père Messoud, le traitant de vieil esclave retardé mental !
Voilà comment les choses changent en Mauritanie, les gens aussi !
Messoud le prolétaire, le combattant de la liberté et de la justice sociale n’existe plus. C’est aujourd’hui un homme qui vit dans l’opulence. Ses boubous bazins première qualité se comptent par dizaines.
Des troupeaux de chameaux sont sacrifiés en entiers pour marquer la naissance de son petit fils. Quelle exubérance !
Les ministres tendances APP du Gouvernement Zinzin étaient de la fête. Oumar Ould Yali a exercé une danse Lebleida. L’accoutrement de Corréra Issagha, le ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, n’est pas passé inaperçu le jour de la fête du baptême du petit fils du Président de l’APP. Il paraît que son boubou rivalisait avec celui d’Amadou Toumani Touré.
Finies les fréquentations des camarades de la cause harnos.
Décidemment, on aura tout vu en Mauritanie ! Messoud dit le Mandela mauritanien est devenu aujourd’hui le symbole de la corruption ! Adieu donc la lutte contre l’oppression…
Abraham Lincoln n’a-t-il pas dit que « Le pouvoir corrompt et le pouvoir absolu corrompe absolument ». Eh oui, le perchoir a son goût et ses habitudes.
Dans ces changements brusques, seuls les griots ne perdent pas la boussole en chantant les louanges du petit fils de Messoud !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire