Mourir pour Tombouctou : vers qui les armes sont-elles tournées ?

Pourquoi tant de préparatifs, tant de bruits de bottes, tant de campagnes de presse , de l’électronique jusqu’aux graffitis ? Pourquoi chercher le maximum de participants aux combats, tout cela, nous dit-on, pour libérer le nord du Mali, comme si cette région était occupée par l’une des plus puissantes armées du monde !

En réalité, si on regarde sobrement les forces en présence, on voit que le nord du Mali a de tout temps été délaissé par le pouvoir central à Bamako. C’est le Mali , terre Oullins ! Elle n’intéressait que René Caillié ,  de son temps avant-garde de la conquête coloniale , ou bien les savants musulmans pour servir de lieu de prédilection en raison de sa tranquillité et son éloignement de tout lien de civilisation matérielle !

D’une parcelle de désert, synonyme de l’égarement et de la mort provoquée par la soif, l’ Azawad est devenu aujourd’hui le point stratégique le plus important  , pour toutes les puissances étrangères ! 

Et Aqmi , Aqmi , parlons en un peu aussi : il s’ agit de groupuscules désorganisés au nombre limité , se livrant à des luttes intestines pour le leadership , avec des équipements sans maintenance et sans service après vente ! C’est l’occident qui lui donne de nos jours tant d’importance et de poids !

Si  les gâchettes vont bouger au nord Mali, ce sera bien sur les populations paisibles de l’ Azawad composées pour l’ essentiel de tribus maures de Kountas , Tagounanett et Brabiches ayant les mêmes caractéristiques ethniques que celles présentes en Mauritanie et au Sahara occidental   !

Pendant qu’on bombardera les campements et les Kebbas aux alentours de Tombouctou, ce seront les femmes et les enfants qui vont tomber comme des mouches alors que les narcotrafiquants de l’ Aqmi  , se cacheront dans des zones inaccessible aux tirailleurs de la CDEAO !

Cette campagne militaire contre l’ Azawad est un leurre ! Depuis quand on annonce publiquement les préparatifs d’une bataille contre un ennemi ? Pourquoi communique-t-on la date du lancement de la bataille ? N’est-ce pas contre les règles de l’art militaire ?

S’ il ya une leçon à tirer et c’ est très tôt pour le faire , c’ est que la démocratie en Afrique n’ est pas pour demain … Les pays qu’ on donnait pour exemple de stabilité à suivre s’écroulent aujourd’hui les uns après les autres , comme des châteaux de cartes . Le Mali se déshonore, avec son capitaine Sanogo qui fait et défait les gouvernements ! C’est lui qui choisit les occupants du palais de Koulouba  à partir de sa caserne de Cati ! Nous serons curieux de savoir quelle est la lecture préférée de Sanogo ? Sa conduite irrationnelle et ses folies de grandeur semblent avoir pour racines, des civilisations bien lointaines. Dommage pour les fils et les filles du grand empire Mandingue !