mercredi 27 février 2008

Affaire de raffinerie du pétrole à Nouakchott : rififi autour d’une commission de trois millions de dollars US (3.000.000 $).

On a pensé à tort malheureusement que sous l’ère Sidioca, la page des commissions dans l’octroi des marchés et de licences est tournée définitivement. Mais le dernier scandale concernant l’affaire de la raffinerie que Winfield Ressources Limited veut implanter à Nouakchott, montre que les nouveaux maîtres du palais ocre sont encore plus gourmands et plus sophistiqués dans leur façon de faire que Ould Taya et consorts.
Pour la première fois cette affaire implique le directeur de cabinet du Président de la République monsieur Sidi Ould Cheikh Abdellahi, le ministre secrétaire général de la Présidence et le conseiller principal du Président de la République chargé des affaires économiques, en l’occurrence monsieur Sidi Mohamed Ould Biye.

Le trio s’est partagé la bagatelle de 3.000.000 $ (trois millions de dollars US) comme commission.
Ils ont fait pression sur le ministre de l’énergie en le stimulant à conclure l’affaire sur le champ.
Tout cela sans compter sur un outsider qui n’aurait pas eu sa part dans la commission (le premier ministre lui-même).
Si Ould El Waghef, Didi Ould Biye sont rodés dans les affaires de commission, c’est aussi le cas de Zeine Ould Zeidane qui a d’ores et déjà pris le biberon durant son séjour à la Banque Centrale de Mauritanie (BCM).
Pendant que nos citoyens crèvent de faim, voilà que nos dirigeants se bagarrent pour le partage de commissions.
Ces appétits lancinants démontrent les vrais visages de la honte de ceux qui nous dirigent.

Si également les faits tels que nous les rapportons ici s’avèrent réels, les personnes citées doivent être traduites devant la justice pour répondre de leur crime contre la Nation.
Sidi Ould Cheikh Abdellahi a beau construire une mosquée à l’intérieur de la Présidence et même imposer les cinq prières au pléthore des conseillers, mais cela n’aide pas à protéger les intérêts supérieurs de l’Etat.

Beaucoup d’entre nous ne connaissent pas encore malheureusement les appétits de nos dirigeants actuels.
Yahya Ould Mohamed El Waghef est le fossoyeur du projet énergie, qui avait pour mission la privatisation de l’ex SONELEC. Puis il devient directeur général de la SOMAGAZ où il détourna plus de trente millions d’ouguiya, avant d’être nommé directeur général d’Air Mauritanie qu’il mit à genoux en pleine saison de pèlerinage sous l’ex CMJD dont le Président Ely Ould Mohamed Vall le connaît parfaitement parce qu’il le suivait depuis la direction générale de la Sûreté Nationale.

Sidi Mohamed Ould Biye actuellement conseiller principal du Président de la République monsieur Sidioca (pas si idiot que ça !), est un autre vorace qui occupa le portefeuille du ministère des finances pour distribuer sous l’ère Ould Taya, tout Nouakchott (quartiers résidentiels et industriels confondus) aux membres de sa collectivité tribale. Didi se positionne aujourd’hui à l’intersection avec les opérateurs étrangers désireux d’investir en Mauritanie. Bonjour les dégâts ! Cette position stratégique fait de ce "vieux" de la génération des vautours d’avant le changement du 3 août 2005, l’homme dangereux et incontournable de la "haut".
Ces deux hommes ont pour dénominateur commun la spécialisation dans les détournements des grands fonds : ils appartiennent à la race noble des rapaces de l’ancien régime.
La présence à leurs cotés d’un autre initié des commissions et du détournement en l’occurrence le dircab du Président de la République, monsieur Ould Amajar dégrade considérablement la gestion des affaires de l’Etat. Le dircab cousin germain de Ould Biye partage avec lui naturellement l’appétit pour les commissions (on est cousins pour le meilleur et pour le pire !)
Monsieur Ould Waghef vient de nous faire avaler la couleuvre du fameux parti politique (ADIL) composé de parlementaires véreux qui soutiennent consciemment une démocratie de régime militaire parce qu’ils empochent des salaires qui dépassent l’entendement (plus d’un million d’ouguiya mensuel pour tout parlementaire présidant une commission), en plus d’autres facilités sans soucis pour la Mauritanie qui plonge dans la misère et l’insécurité depuis l’avènement du régime de la plèbe parlementaire et de la secte religieuse.
Des sources concordantes proches des canadiens initiateurs du projet de raffinerie à Nouakchott signalent que le trio du palais ocre a donné ordre au pauvre ministre de l’énergie monsieur Ould Yaly pour rester en liaison permanente et cryptée avec Winfield Ressources Limited afin de finaliser le dossier de la raffinerie dans les meilleurs délais. Les mêmes sources rapportent que les canadiens n’ont pas mis beaucoup de zèle à régler la commission convenue avec la bande de trois.

Dans cette affaire, monsieur Zeine Ould Zeidane (ZZ ou Zinzin), apparaît en dernier lieu pour exiger dit-on, sa part de la commission.
Il faut rappeler ici que Zinzin a été dépêché à Nouadhibou avant la finalisation du dossier des canadiens pour vulgariser la loi incriminant les pratiques de l’esclavage en Mauritanie.
On croyait également Zinzin très occupé par le marché peu sobre de l’ameublement de sa nouvelle résidence au Ksar (madame le PM s’en occupe actuellement avec sept cent millions d’ouguiya prélevés sur l’argent du pauvre contribuable mauritanien !) et par les insultes fleuves essuyées dans la capitale économique.
Mais qui a pu tenir Zinzin à l’écart de cette commission ?
Les canadiens eux-mêmes auraient informé Zeine Ould Zeidane de la nouvelle licence pour la construction de l’usine de raffinage lors d’un entretien que Zinzin leur avait accordé avant leur départ ; les canadiens voulaient à cette occasion remercier le gouvernement pour les facilités accordées.
Pensant à une affaire de micmac directe entre le ministre de l’énergie et les canadiens, le premier ministre ordonna le limogeage des directeurs ayant traité le dossier de la raffinerie.
Il essaya même de confirmer leur limogeage au conseil des ministres du 20 février 2008, sans y parvenir. Le ministre de l’énergie n’étant pas venu ce jour là au conseil hebdomadaire pour des raisons liées, dit-on, à un déplacement à l’étranger.
Pour l’instant, ZZ doit se contenter du marché de l’ameublement de la nouvelle résidence du PM parce que cette "session" de commission semble définitivement ratée. Zinzin devrait également oublier l’argument de protection de l’environnement invoqué pour bloquer la licence de construction de la raffinerie.Les canadiens qui vont l’implanter sur le littoral à proximité de Tevragh-Zeina, travaillent avec l’argent de la Libye, pays où on a toujours sacrifié la cause et la mémoire humaines au service de l’hégémonie politique et des intérêts mafieux.

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