dimanche 27 juin 2021

Vie des Généraux : la dialectique du marabout et du prisonnier !

Le président Ghazouani incarne le retour en Mauritanie, du pouvoir des marabouts sages après une transition de dix ans marquée par le règne sans partage de Ould Abdel Aziz , arrivé au pouvoir à bord des chars blindés en 2008 dans un pays de poltrons faciles à dompter ! Jamais un chef d’Etat appartenant à la collectivité guerrière , n’ a dirigé la Mauritanie en chef de guerre imprudent qui inspire la crainte à toute la république , des ministres aux Généraux chefs d’ Etats majors , en passant par les Walis , les Hakems , les parlementaires et les chefs de tribus ! Après dix ans de pouvoir absolu, Aziz était limité dans le temps par la constitution et il fallait assurer ses arrières en trouvant un intérimaire aux ordres, de type Medvedev, pour revenir au palais ocre ! Mais l’ex président ne semble pas connaitre cette triade légendaire selon laquelle Thelathetoun Leyssett Leha Amana , Edahrou we Enissaou We Essiltana ( ne pas faire confiance à trois : le temps , les femmes et le souverain ) ! Aziz ne lit pas beaucoup et durant ses mandats, il n’y avait pas de bibliothèque à la présidence ni de sages malgré la surabondance de conseillers- arrivage dont il s’était fait entourer au palais ! Le livre et la lecture, c’était des programmes de Moawiya que Ould Abdel Aziz a balayé d’un revers de la main, parce que dit –il , ce sont des futilités propres aux marabouts présidents ! Il faut certes savoir lire, mais l’essentiel est de savoir compter … Surtout compter avec Ghazouani , le chef d’ état major prudent et compagnon d’ armes dans le coup d’ état réussi en 2005 , contre Muawiya Ould Taya ! Aziz ne semble pas avoir compris non plus que ses soutiens au pouvoir commençaient à être agacés par le comportement d’un chef d’Etat agité et devenu dictateur avec le temps ! Ghazouani incarnait une force consensuelle, souvent sollicité contre les excès de son ami président dont il arrive parfois à tempérer les ardeurs et prévenir les injustices ! Ainsi, les rapports deviennent dialectiques : Aziz commençait à avoir besoin des services et conseils de Ghazouani pour se maintenir au pouvoir et Ghazouani devient à son tour le maitre à bord, l’homme de la situation ! Et on connait la suite … Vivement une bibliothèque à la présidence avec l’œuvre de Marivaux (l’Ile des esclaves) , quand le maitre Iphicrate s’efforce d’éviter les changements imposés par son valet Arlequin qui cherche à lui faire comprendre qu’il a perdu son pouvoir sur l’ Ile ! En dépit de sa décadence, Iphicrate continue à accabler son ex valet : « misérable, tu ne mérites pas de vivre.» Le pouvoir doit servir à ceux qui l’ont exercé, non pas de drogue dont on ne peut plus se passer, mais de leçon de morale ! A suivre

1 commentaire:

  1. Une analyse intéressante. Merci LTV encore pour ces eclairages. C'est bien dit " un pays de poltrons faciles à dompter". Notre pays, notre société ne ressemble à aucun de ces autres pays où on voit differentes situations. Est-ce mauvais, est-ce mieux?

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