La région du Trarza rivalise dans l’art de produire des louanges,
même quand on ne les mérite pas !
Au-delà de sa production agro-pastorale, cette région est
connue pour être premier producteur mondial de la poésie … On est poète du
berger au Alem !
Au pays de Ould Mohamdi et du chacal Idabelhassni , on peut
tout amener dans ses bagages sauf la poésie !
On demanda un jour à Ghali le Boussati pourquoi ne peut-il
pas affronter le poète Ould Mouhamdi de son vrai nom Mohamedou Ould Beddi , et
un vieux Idablehssene répond : « Ghali est un seul poète dans une
seule tribu alors chez Ould Mohamedou , tout le monde est poète ( famille ,
tribu , voisin , région ) ! »
On ne sera donc pas étonné d’entendre des poèmes et des
louanges à l’égard de l’hôte de marque, monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz de la
part des populations visitées !
Un exemple plus récent de génie poétique, créateur
exceptionnel est celui de Ahmedou Ould Abdel Kader qui reconnait avoir
Composé le poème « Vil Jemahiri Tekmounou El Mouajizatou … » qui a
traversé le monde combattant de l’époque, de la muraille de Chine en passant
par la Palestine occupée jusqu’aux pâturages paradisiaques du Cham ! Le poète
reconnait avoir composé les vers de ce poème alors qu’il était instituteur dans
un village peul à l’environnement appauvri, sans verdures ni montagnes et avec
pour seul décor une vieille vache qu’on trait quatre fois par jour pour nourrir
une flopée d’enfants ! Le poète avait pour seul compagnon un misérable
plat du jour que lui préparait la famille peule contre un forfait mensuel !
Il n’avait donc jamais vu les beaux
paysages ni vécu les conditions des combattants de la lutte pour la justice qu’il
décrivait dans ce poème !
C’est dire combien est la force d’inspiration et de
créativité des gens du Trarza en matière de poésie … Mais n’oublions pas, comme le dit la Fontaine
dans ses Fables, que le flatté est toujours la victime : « apprenez
que tout flatteur vit au dépend de celui qui l’écoute ! »
Cette force de créativité poétique, n’a cependant pas permis
aujourd’hui au Trarza d’ avoir une représentativité au sein des hautes
fonctions de l’ Etat ! Ce qui est rare dans l’histoire de la Mauritanie
parce que le Trarza est aussi une pépinière de cadres compétents … Donc,
il n’est pas exclu qu’après cette visite du Trarza, on procède à un
chambardement pour libérer des places aux Terouzis ignorés !
Sur les trente ministres actuels, il n’y a qu’un seul ministre
du Trarza : celui de la justice, poste sans importance par les temps qui
courent !
Les poètes du Trarza se posent la question de savoir quelle
inspiration a pu conduire les hautes autorités du pays à faire de Ould Boilil
un président de l’assemblée nationale ?
Si les poètes du Trarza sont bien inspirés, ce n’est en tout
cas pas actuellement le cas des conseillers de la maison ocre ! Même
Ould Ahmedoua , le président à vie de la fondation des béni-oui-oui , née vers
1830 , se demande pourquoi est-on arrivé jusqu’à Ould Boilil !
Les villages et Vrig visités vont rivaliser dans la
production des mots de bienvenues et des louanges jusqu’à froller la Rida (
rénegation ) ! Il y aura aussi le style très subtile des Awld Deymane ,
pour ceux qui cherchent à apprendre le langage des Beyddhanes Bydhanis ! lol
Mais attendons le retour du président
pour savoir les petites phrases qui pèsent des tonnes …
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